Changement de maire à Sorgues: mon intervention au nom de notre groupe lors du Conseil municipal de Sorgues

21/12/2010 15:20

Beaucoup de monde à la salle des fêtes de Sorgues hier soir, des Sorguais bien sur mais aussi des élus UMP des communes voisines pour ce conseil municipal "exceptionnel". Sans surprise, Thierry LAGNEAU a été élu maire, Serge Garcia sera son premier adjoint, Alain MILON ....son troisième adjoint en charge semble t'il de l'intercommunalité.

Ci dessous mon intervention à l'ouverture de la séance

Mesdames, Messieurs,

Le conseil municipal est donc invité ce soir à élire, en cours de mandat, un nouveau maire.

Pour les Sorguaises et Sorguais, l’arrivée d’un nouveau premier magistrat, a toujours été un acte important, ce fut le cas lors de l’élection de Fernand MARIN ou celle de Monsieur MILON en 1989.

Les rapports privilégiés qu’entretien un maire avec la population et ce au delà des clivages politiques, font qu’aujourd’hui, une page de l’histoire de notre ville se tourne.

Il va de soi que, selon nos sensibilités, nous n’avons pas forcement la même lecture des bilans des uns et des autres, s’étendre là dessus dans le moment présent n’aurait donc que peu de sens.

Il appartient de toute façon, aux électrices et électeurs de trancher ce débat, tout en regrettant, au passage, une abstention grandissante qui témoigne d’une grave crise de confiance entre les citoyens et les responsables politiques.

Alors, le passé étant derrière nous, permettez-moi de me tourner vers l’avenir en abordant les 5 défis que la ville devra, à nos yeux, relever d’ici quelques années.

Le premier, c’est le défi financier. Le gouvernement que votre majorité soutient, étrangle les collectivités, les contribuables vont payer d’une façon ou d’une autre la suppression de la Taxe Professionnelle. Je rappelle que la suppression de cette taxe nous a été présentée comme un outil susceptible de renforcer la compétitivité des entreprises et permettre la création d’emploi.

On est loin des objectifs annoncés, et de nombreux élus, y compris à droite, ont le sentiment de s’être fait berner.

De plus, le gouvernement gèle les dotations publiques de l’état, et la reforme des collectivités territoriales va remettre en cause l’autonomie financière de ces collectivités. Le budget de la ville s’en ressentira, vous devrez dans les années à venir assumer les conséquences de vos choix devant les électeurs dont la fiscalité va s’alourdir.

Deuxième défi, celui de l’intercommunalité. Durant des années, vous avez refusé toute perspective de rapprochement avec les communes du bassin de vie d’Avignon, et cette année, à la surprise générale, vous avez annoncé, le rapprochement avec la COGA, un rapprochement qui débouchera tôt ou tard, sur l’adhésion de Sorgues à la COGA.

Pour notre part, nous avons toujours dit que ce rapprochement pourrait avoir du sens si l’objectif affiché est de se rassembler afin de mieux répondre aux préoccupations communes des habitants du bassin de vie que sont par ex l’emploi, les transports, ou encore le logement.

Bien entendu, Sorgues devra négocier au mieux ces intérêts, majorité et opposition, seront je crois, au moins d’accord la dessus. De même, la COGA, devra, avec l’adhésion future de nouvelles communes, s’interroger sur son propre fonctionnement et sur son projet.

Pour nous, il ne s’agit pas de rejoindre Avignon en raison de la proximité géographique avec notre ville, il s’agit de construire une nouvelle intercommunalité sur la base d’un projet commun, partagé et profitable à tous.

Le troisième défi, il est social. Les habitants subissent de plein fouet les effets de la crise capitaliste et de la politique gouvernementale. Alors que le potentiel fiscal est à Sorgues est en deca de la moyenne départementale, la ville devrait renforcer ses dispositifs de solidarités auxpres des personnes en difficultés, je pense aux jeunes, trop souvent au chômage ou dans une extrême précarité, aux personnes âgées, aux retraités qui ont travaillé toute leur vie et nombreux sont celles et ceux qui ont des pensions de misère. Et je pense aussi à ses familles monoparentales nombreuses à Sorgues qui ont bien du mal à joindre les deux bouts.

Le quatrième défi, il concerne l’aménagement du territoire, l’environnement et les transports.

Nous sommes en pleine discussion sur le PLU, un document orientation global important puisqu’il trace les contours de la ville dans les 10 et 15 ans à venir.

La ville doit selon nous répondre aux besoins de logements individuel et collectif, avec du logement social de qualité, en nombre suffisant et à un prix abordable pour les familles.

Evidemment, la ville doit accroitre et renouveler sa population car cela participe au dynamisme local mais nous considérons que cet accroissement doit être maitrisé et surtout compris par la population, ce qui n’est pas toujours le cas aujourd’hui.

En ce qui concerne le transport, vous avez enfin décidé à mettre en place un réseau de transport collectif, nous soutenons ce projet car il répond à un besoin de la population et contribuera au respect de notre environnement .

Toutefois, nous réitérons notre proposition d’instaurer la gratuité de ce service. Cela est tout à fait possible financièrement puisque la billetterie devrait atteindre, selon les premières projections financières, à peine 10 000 € soit moins de 3% du budget transports.

Vous faites du paiement transport une question de principe, je pense au contraire que la gratuité aurait un impact psychologique qui favoriserait l’utilisation des bus par l’ensemble de la population.

Enfin dernier défi, celui de la démocratie locale. Les dernières réunions publiques sur l’agenda 21, la réouverture de la ligne ferrée Avignon/ Carpentras ou le SCOT ont eues un certain succès.

Preuve s’il en est de l’intérêt que porte la population à la vie de la cité chaque fois qu’elle est invitée à donner son avis.

Aujourd’hui, il est possible d’aller plus loin, cela pourrait passer par la création d’un Conseil municipal des jeunes et surtout la création de comités de quartiers afin d’associer plus en amont les sorguais qui le souhaitent à l’élaboration de la politique locale.

En conclusion, je souhaite, dans l’intérêt de la population, au candidat de la majorité qui sera élu bonne chance.

Quel que soit le maire, nous continuerons pour notre part à jouer notre rôle d’élus de l'opposition, à savoir, critique chaque fois que nous le jugerons nécessaire tout en portant les idées et propositions de la gauche.