Mon intervention dans le cadre du débat sur les orientations budgétaires de la ville

29/01/2014 22:03

Sur la première partie du rapport, c’est-à-dire le contexte économique dans lequel se prépare le budget, il est évident que l’on n’a pas la même lecture de la crise financière, que ce soit sur les causes et les solutions possibles pour en sortir.

Vous vous servez de la crise pour poursuivre la politique catastrophique menée depuis 10 ans dans notre pays avec une dégradation de la situation depuis l’arrivée de Monsieur SARKOZY. C’est au nom de la crise que vous avez adopté une loi de finances 2012 qui a des conséquences directes sur nos financements comme le gel des dotations.

Avant que vous ne me reprochiez comme chaque année de venir sur un débat national, (évidement certaines vérités vous gênent), je tiens à préciser qu’il y a un lien direct entre le contexte économique, la loi de finances 2012 votée par le parlement et les finances de la ville.

Le cheval de bataille du gouvernement et des élus UMP, c’est la dette publique.

Je voudrais rappeler à ce sujet que la dette publique était de 735 milliards en 2002, on est à plus de 1700 milliards en 2011. Rien que depuis 2007, la dette a augmenté de 600 milliards et la cour des comptes a estimé qu’à peine 1/3 de la dette était imputable à la crise financière internationale.

En 5 ans, le montant des cadeaux fiscaux comme le bouclier fiscal est de 75 milliards, autant de recettes en moins dans les caisses de l’Etat. Je ne veux pas vous abreuver de chiffres mais il est nécessaire de rétablir quelques vérités surtout que votre candidat ne veut pas parler de son bilan.

Ah, si un dernier chiffre, 86 milliards de profit pour les entreprises du CAC 40, la moitié versée sous forme de dividendes aux actionnaires. La crise, on le sait n’est pas pour tout le monde.

Donc, pour aller à l’essentiel, la crise résulte de choix politiques pris y compris dans les institutions européennes, avec l’aval d’une partie de la gauche hélas, et la politique menée en France depuis 10 ans a aggravé les choses.

Vous n’êtes pas des victimes comme Nicolas Sarkozy tente de nous le faire croire, vous êtes responsables.

Sur le DOB,

Les budgets se suivent et la situation financière de la ville devient de plus en plus compliquée, les marges de manœuvres se réduisent et les éléments de prospectives ne sont pas des plus réjouissants. On a une situation très tendue et inquiétante.

On est impacté sur nos recettes par la baisse des dotations de l’Etat, par l’augmentation de la TVA.

On va être également impacté par le fonds de péréquation intercommunal, 400 000 € éventuellement en 2016. Il faut insister à ce sujet que ce fonds est une « péréquation horizontale ». C’est donc une redistribution entre commune, l’Etat ne participant pas au financement de son fonds.

La DGF baisse avec un calcul qui prend en compte une baisse de la population de l’ordre de moins 356 habitants en 2011 et vous annoncez un chiffre surprenant, à moins qu’il est une erreur (-754 habitants en 2012/ sur 2011). Nous savons qu’il y a depuis quelques années une nouvelle méthode de recensement avec dans les communes de + 10 000 un recensement annuel sur la base d’un échantillon de 8% de la population. Vous dites que ça ne correspond pas à vos indications. Qu’est-ce que vous envisagez de faire ? Puisque les chiffres officiels, c’est l’INSEE, s’ils s’avèrent juste, cela à et aura des incidences financières pour notre ville.

Baisse de l’excèdent brut courant depuis 2006

Baisse de la fiscalité reversée.

Plus grave, une baisse de l’épargne qui est une des données clefs du budget puisque c’est un des indicateurs de la capacité d’investissement de la ville.

De l’autre côté, on constate une Hausse de la fiscalité locale avec l’augmentation des bases.

Une hausse de la dette même si on est à un niveau bien plus bas que la moyenne.

Les charges de fonctionnement augmentent malgré le gel du point indice.

Vous annoncez globalement une baisse des subventions associations, CCAS inclus, sachant que les subventions de nombreuses associations n’ont pas été revalorisées depuis des années. On jugera concrètement lors du budget.

En ce qui concerne le patrimoine, vous vendez, vous achetez, on devient une véritable agence immobilière et globalement vous ne dites pas ce que vous voulez faire de ce patrimoine. Je peux vous assurer que de nombreuses personnes ne comprennent pas votre politique en ce domaine. Nous vous avons fait part de nos interrogations sur l’achat du Shanghai et nous ne sommes pas d’accord avec la vente de la maison des jeunes qui pourrait être utilisé par la ville pour d’autres projets utiles à la population ou aux associations.

Vous vendez des biens achetés il y a plusieurs années, préemptez et achetez d’autres biens en centre-ville et dans le vieux Sorgues, pas d’opposition de principe si cela s’inscrit dans le cadre d’un projet d’aménagement urbain bien identifié, ce qui à nos yeux n’est pas le cas aujourd’hui.

Vous lancez une étude sur la vidéosurveillance, on aura l’occasion d’en reparler. C’est un débat qui dépasse les clivages politiques traditionnels. Je ne suis pas convaincu de l’utilité de cameras à Sorgues même si des dispositions doivent être prises pour renforcer la sécurité des biens et des personnes.

En conclusion, les orientations données sont inquiétantes, elles annoncent des temps difficiles si on continue dans la même politique.