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Assemblée plénière du Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d'Azur

 

agenda.jpgCe rapport d’orientation budgétaire est présenté alors que les dégâts provoqués par les politiques libérales sont de plus en plus durement ressentis dans notre région, dans notre pays, sur notre planète.

De fait, les perspectives économiques mondiales sont très pessimistes, les politiques antisociales, antidémocratiques qui s’appliquent avec force dans de nombreux pays sont dévastatrices pour les peuples.

Les gouvernants, y compris français, sont aux ordres de la finance mondialisée et les peuples paient le prix fort, socialement et économiquement, tout en voyant leurs libertés se réduire et leur environnement se dégrader.

L’Europe met à disposition de ce libéralisme débridé l’ensemble de ses politiques.

Ses directives, ainsi que celles du FMI provoquent de véritables reculs de civilisation. De la Grèce à l’Irlande, de l’Espagne à la France, de la Grande-Bretagne au Portugal, les conquêtes sociales obtenues de hautes luttes, pendant des décennies, sont mises à mal.

Notre pays n’est pas épargné, on a vu avec quel acharnement le Président des riches, casse notre système de retraites et comment des milliers de chômeurs sont radiés des listes de Pôle Emploi pour faire baisser artificiellement le niveau insupportable du chômage. Près d’un million de personnes vont ainsi se retrouver sans aucun revenu.

En quelques années, 10% des revenus du travail sont passés de la poche des salariés à celle des actionnaires !

Ainsi, le gouvernement ratifie la feuille de route du Medef !

Dans le même temps, les scandales financiers se succèdent avec un cynisme et un mépris intolérable à l’égard de celles et ceux qui souffrent.

Evidemment, nous combattons cette politique, évidemment elle se heurte à des résistances, de celles et ceux qui ne veulent pas que s’effacent notre mode de vie et ses fondements démocratiques.

Et c’est l’honneur de notre région d’être un point d’appui de cette résistance.

Résistance et honneur quand nous votons la protection des lycéens sans papiers,

Résistance et honneur quand nous votons l’aide aux associations de soutien aux Roms et aux gens du voyage,

Résistance et honneur quand nous nous opposons à la fermeture de Fralib, à la casse de La Poste et des autres services publics,

Résistance et honneur encore lorsque nous refusons le chantage de Ryanair ou lorsque nous disons, comme aujourd’hui, notre volonté de sauvegarder les contrats aidés.

 

Alors oui notre budget 2011 doit être la traduction de cette résistance et de ces luttes, mais il doit également être un sursaut démocratique face aux contres réformes territoriales et fiscales.

 

La disparition annoncée des Conseillers régionaux, des Conseillers généraux au profit d’une espèce hybride avec des compétences réduites marquerait la fin de la conception démocratique de notre pays. Avec la création des métropoles, c’est toutes les notions de liberté, d’égalité et de fraternité qui disparaîtront du fronton des mairies en même temps que les communes. Nous devons réaffirmer, sans nous lasser mais avec toujours plus de force, que cette contre réforme doit être abrogée par la rue ou par les urnes en 2012, cette année devant par ailleurs marquer de façon globale et durable la fin du cauchemar vécu par les habitants de notre pays et notamment des classes populaires.

Ce débat se déroule sous les contraintes de la réforme fiscale, elle aussi votée par des parlementaires dont le rêve est d’éloigner le plus loin possible les institutions des citoyens.

La réforme fiscale avec ses coupes claires, suppression de la taxe professionnelle, des taxes foncières, réductions des dotations de l’Etat, ainsi que la baisse des recettes (TIPP et carte grises) font de la région, la seule collectivité à ne plus disposer d’autonomie fiscale.

Ainsi, les recettes d’investissement subiraient une baisse par rapport à 2010.

Concernant enfin la suppression de la taxe professionnelle, notons que le gouvernement et les députés qui l’ont votée sont au mieux incapables, au pire complaisants avec le grand patronat à qui l’on offre aujourd’hui plus de trois milliards d’allégements fiscaux. Incapables ou complaisants au regard des sept milliards supplémentaires qui manqueront cette année dans les caisses de l’Etat et qu’il faudra bien au final débourser. Qui paiera cette gabegie financière ?  Nous sommes en droit de nous interroger.

Ces attaques contre l’institution régionale sont révoltantes quand on connait le haut niveau d’investissement des collectivités, et celui, en recul continu de l’Etat. Aujourd’hui ce sont les collectivités territoriales et locales qui font marcher l’économie de ce pays et on veut les détruire ?

Lycées, transport ferroviaire, patrimoine, foncier, aide aux associations, contrats avec les agglomérations, les communes, les pays, formation professionnelle, emploi, solidarité….voila ce que le gouvernement veut freiner ou stopper comme investissement.

La droite veut nous contraindre partout, y compris dans notre région, à appliquer une politique d’austérité que nos concitoyens subissent déjà par la politique de rigueur du gouvernement.

Nous sommes face à des décisions dogmatiques, idéologiques. Pour la droite, tout investissement public est mauvais, malsain, il faut que le marché, que la fameuse concurrence libre et non faussée s’applique partout et à tous.

Et bien non, cette région a besoin de projets, de réalisations, d’actions qui profitent à l’ensemble de ses habitants, pour le bien public et dans le respect de l’intérêt général.

Il ne s’agit pas là de surenchère mais bien de tenir les engagements pris pendant la campagne électorale et nous les tiendrons.

Alors oui, nous devons maintenir un niveau d’investissement élevé, couplé au plan pluriannuel d’investissements qui donne de la visibilité à nos actions.

Et de nombreux acteurs nous en seront reconnaissants, car chacun sait ici que les trois quarts des investissements dans l’économie proviennent des collectivités. C’est donc bon pour l’économie, bon pour l’emploi, quand l’Etat est en faillite du fait de son désengagement et de la RGPP qui conduit par exemple qu’à la moindre intempérie le pays est bloqué comme à Paris ou à Lyon ces derniers jours.

Oui, nous devons non seulement accompagner, mais faciliter la création de véritables emplois pérennes, loin de la précarité généralisée actuelle.

Toutes les aides financières et les prêts que la région attribue doivent s’accompagner de respect des critères économiques, d’emplois, de démocratie sociale et de droits sociaux, d’égalité hommes-femmes, de critères environnementaux… La rigueur, la persévérance, dans la mesure de l’efficacité des dispositifs, permettra à la région d’avancer sur les questions de développement durable.

Toutefois cela ne pourra se faire que dans un cadre social et économique partagé y compris par les salariés et leurs représentants.

Oui, la construction des lycées doit continuer, avec Drap par exemple, où c’est une lutte de longue haleine qui se conclut. Mais il faut également poursuivre les rénovations et les réhabilitations tant il vrai que les établissements du Plan Lycée Réussite de nos prédécesseurs ont été construits à l’économie et  bâclés.

Comme nous avons maintenu cette année le financement des manuels scolaires malgré le surcoût induit par une réforme gouvernementale imposée, nous n’abandonnerons pas les familles qui comptent sur cet appui de la collectivité régionale. Et nous poursuivrons cet acte fort pour l’égalité de tous les lycéens à l’accès à l’éducation.

Oui, nous devons maintenir une desserte ferroviaire TER et cela malgré les coûts supplémentaires engendrés par l’Etat, avec une tarification sociale qui donne le droit à tous et à toutes de se déplacer, avec la gratuité, comme nous nous y sommes engagés pour les jeunes et pour les personnes en difficulté.

Cette tarification élargie aux Chemins de Fer de Provence, rénovés avec 65% de capacité supplémentaire grâce aux rames neuves, et au LER, va faire de notre région, la première à conjuguer le droit au déplacement et une mobilité durable.

L’ouverture de nouvelles infrastructures ferroviaires comme Avignon-Carpentras ou la modernisation de Cannes-Nice, Marseille-Aubagne, Nice-Breil, Val de Durance demeurent par ailleurs des priorités.

Nous serons vigilants à ce que Monsieur le Secrétaire d’Etat aux Transports ne gène pas ces développements et nous espérons qu’il accélère l’avancement des dossiers d’Aix-Rognac-Gardanne-Carnoules, Les Arcs-Draguignan ou de Digne-St Auban.

Entre parenthèses, M. Mariani ferait mieux de développer les modes de transport alternatifs à la route au lieu d’augmenter le prix des billets de trains. C’est d’ailleurs une décision qui le met dans une double contradiction : celle que l’on ne peut pas inciter les automobilistes à laisser leur voiture pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les dissuader de prendre le train et, deuxième contradiction, c’est avec sa propre proposition lors de la campagne des régionales où il proposait le trajet domicile-emploi à un euro en TER, pendant que le Front de Gauche avançait la gratuité des TER, une vraie et possible mesure d’utilité sociale et écologique.

Nous attendons en outre pour 2011 que le grand débat public sur le tunnel de Montgenèvre soit lancé.

La réhabilitation énergétique de 25 000 logements sociaux débutera l’année prochaine.

Cette action marque la volonté du Conseil Régional de s’impliquer pour le logement social, dans une région où la plupart des grandes villes sont hors la loi SRU, où certains maires, comme dans les Alpes Maritimes, refusent la mise en œuvre de cette loi.

Dans cette optique, le Conseil Régional doit aller au bout de son engagement et doit refuser leurs demandes de subventions.

Les tarifs des cantines modulés, l’eau avec la gestion du canal de Provence et l’Espace Public Régional de l’Eau, notre soutien au monde associatif de la culture ou du sport quand l’Etat et d’autres collectivités les laissent en déshérence…, voila les actions prioritaires dont nous parlent les participants aux rencontres citoyennes organisées par le groupe Front de Gauche dans les départements !

Ces réunions nous confirment le besoin de démocratie, d’échanges, le besoin de partage et de participation à l’élaboration de la politique y compris budgétaire de notre collectivité. Alors oui, c’est le moment de retourner à la rencontre des habitants de PACA, de les écouter, de construire avec celles et ceux qui le souhaitent.

Cela ne peut se faire en quelques heures ou en catimini, mais bien en impliquant les élus, nous autres, en en faisant les premiers maillons de la concertation.

Nous nous proposons, Monsieur le Président, mes chers collègues de la majorité, d’utiliser le premier semestre 2011 pour réaliser ces rencontres, ces échanges, afin de faire vivre la démocratie sur le territoire régional.

Il s’agit bien de mettre en œuvre une dynamique citoyenne, impliquant le plus grand nombre pour faire obstacle à la politique de Sarkozy et de la droite.

Cela commence, et a d’ailleurs commencé, au sein même de notre institution, avec les personnels de la Région, et cela passe entre autres par notre refus de la RGPP, un véritable contrat social, une réelle déprécarisation des agents, des créations de postes pour les nouveaux lycées…

Et surtout, la permanence et la défense d’un engagement fort ici et dans les lycées : le service public.

En quelques semaines, nous avons conforté une orientation progressiste quand le chef de l’Etat, le gouvernement et ses ministres n’ont de cesse de casser les services publics et leurs organisations syndicales, nous, nous ne céderons pas à cette autre contre réforme qu’est la RGPP.

Enfin, je terminerai avec les ressources financières. Le groupe Front de Gauche a porté pendant la campagne électorale la proposition d’un emprunt citoyen et solidaire. Notre région est la deuxième région de France par les placements financiers dans les banques. De l’argent, il y en a, encore faut-il le mobiliser pour des actions  utiles.

Une voie ferrée, des trains, des lycées sont des biens durables qui profiteront aux générations futures, nous pouvons amortir ces dépenses utiles sur de longues durées.

Et que l’on ne nous dise pas que le Région est surendettée : 4,5 ans, il s’agit du ratio de remboursement de la région PACA contre 10 ans pour les Alpes-Maritimes ou encore 17 pour Marseille et 21 ans pour la jeune Communauté urbaine de Marseille.

Je suis persuadé que de nombreux Provençaux, Alpins et Azuréens préféraient voir leur argent utilisé pour des réalisations utiles, pour développer mais aussi préserver notre région plutôt que de le voir placer en bourse….

Une autre ressource financière est possible. Nous ne devons plus financer des projets apportés par le gouvernement ou par des collectivités (départements, agglomérations ou grandes villes) qui soient contraires à nos valeurs, sociales, démocratiques et écologiques.

L’OIN de la Plaine du Var, les grands stades de la Région, l’agrandissement du Palais des Festivals de Cannes, les pôles de compétitivité qui ont démontré leur inefficacité en matière d’emplois, les équipements routiers et autoroutiers… 

La liste est longue mais nous avons là une ressource financière conséquente pour tenir nos engagements sociaux, économiques et écologiques.

La droite veut faire porter le poids de la crise sur ceux qui la subissent, notre budget peut et doit répondre à la satisfaction des besoins des habitants de notre région, c’est notre engagement et nous le tiendrons.

 

Seul le prononcé fait foi.

 

 

 

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